Les armoiries de Paris
Le blason de Paris est à l’origine un emblème de la Hanse des Marchands d’Eau qui avait le contrôle du trafic fluvial sur la Seine et ses affluents dès l’Antiquité (les Nautes).
Le roi de France Philippe Auguste (1180-1223) accorde à cette corporation, devenue richissime et puissante, les droits d’Echevinage et de Prévôté. La Hanse se transforme en administration municipale avec à la tête un prévôt des marchands assisté de 4 échevins et 24 conseillers. Elle gère l’approvisionnement de la capitale et la construction des édifices publics.
Un sceau en cire avec un bateau, symbole de l’activité fluviale, scelle cet acte et devient un blason officiel de Paris. On détermine des couleurs : « un écu dont le champs est de gueules, à la nef d’argent, au chef d’azur » (le rouge, l’argent et le bleu).
Les fleurs de lys d’or apparaissent pour la première fois en 1358 après un terrible affrontement du prévôt des marchands, Etienne Marcel, et l’héritier du trône Charles, futur Charles V le Sage. Le désastre de Poitiers (1356) plonge le royaume dans la grave crise politique et financière. Le père de Charles, le roi Jean II le Bon est pris par les Anglais qui demandent une énorme rançon. Forcé de signer la charte qui restreint le pouvoir royal, le dauphin Charles quitte la capitale. La « révolte bourgeoise » se termine par l’assassinat du puissant prévôt et le retour triomphal de l’héritier à Paris. La prévôté qui ne maitrise plus la situation, prie de se faire pardonner et fait parsemer son écu des fleurs de lys en signe de sa soumission et de fidélité.
Tels sont les quatre éléments-clés qui ont constitué les armoiries de Paris. Ils vont évoluer selon les époques.
La devise « Fluctuat nec mergitur » ou « Il est battu par les flots, mais ne sombre pas » reflète l’histoire agitée de la ville de Paris qui malgré des crises de toute sorte en est toujours sorti avec gloire. Apparue à la fin du XVI siècle, cette devise est rendue officielle par un arrêté du 24 novembre 1853 du baron Haussmann, préfet de la Seine.
Pour en savoir + je vous invite à suivre la visite « Marais Médiéval / partie 1 »
20 novembre 2017, Ekaterina Tolstykh