
Statues de Vièrges à Paris
« Un jour d’hiver, perché sur l’impériale d’un omnibus roulant dans une atmosphère glaciale… nous fûmes… ravi en extase par l’apparition de la statue d’une Vierge Marie coquettement placée au coin des rues Turenne et Villardouin… »

C’est ainsi que commence l’introduction à l’ouvrage curieusement appelé « Les Vierges de Paris, leur domicile, numéro et nom des rues qu’elles habitent ». L’auteur du livre souhaita probablement rester anonyme, car il ne nous a laissé que des simples initiales, J. de M. Heureusement, il était plus bavard sur ces statues de la Vierge Marie installées jadis un peu partout au coin de rues de Paris.

Survécues à la Révolution et aux embellissements successifs, elles étaient trente trois en 1899, la date de l’apparition du texte. Hélas, aujourd’hui, il nous en reste qu’une dizaine.
Depuis le Moyen Age, la dévotion mariale était importante et il était coutumier de mettre des statues, souvent religieuses, au coin des rues, au-dessus de la porte de sa maison ou de sa boutique. Les statues de la Vierge Marie en particulier, car mère de Jésus, elle protège du mal, apporte la paix et la sécurité.
En 1638, le roi Louis XIII consacra la France à la Vierge Marie. Elle devient la patronne principale du royaume en reconnaissance de la guérison miraculeuse du roi lors d’une des premières campagnes militaires de la guerre de Trente Ans. Les statues de la Vierge se multiplient considérablement en témoignant de la dévotion populaire.

En 1752, le miracle s’est produit dans la rue Saint-Marguerite (actuelle rue Trousseau) et suscita une grande ferveur : lors d’une procession organisée le dimanche suivant la Fête-Dieu, une statue de la Vierge, située à l’angle de la rue du Faubourg Saint-Antoine, aurait subitement tourné la tête !
A la Révolution, la plus grande partie des statues de la Vierge Marie était détruite. Celles qui ont survécues étaient mutilées, achetées, dispersées. Les trente trois statues qu’on pouvait encore voir à Paris à la fin du XIX siècle, où sont-elles ? Difficile aujourd’hui à trouver leurs traces…

Sources : Jacquet N., Le Marais secret et insolite, 2012 Wikipédia Site officiel du diocèse de Paris